L'inclusion n'est pas de la charité, c'est de l'équité

Vivre dans la dignité et l'indépendance est-il un privilège ou un droit ?

Imaginez que vous frappiez à toutes les portes à la recherche d'un emploi et que l'on vous rejette, non pas parce que vous n'êtes pas qualifié, mais parce que vous vivez avec un handicap. Imaginez que vous ayez besoin de consulter un médecin, d'aller en cours ou de prendre le bus pour vous rendre au travail, et que vous découvriez que ces services de base sont construits pour tout le monde sauf pour vous. Pour des millions de personnes handicapées dans l'Union européenne, ce n'est pas de l'imagination, c'est la réalité quotidienne.

Beaucoup trop de personnes handicapées continuent d'être laissées pour compte - exclues du travail décent, de la vie publique, des services mêmes qui sont censés soutenir et protéger tous les citoyens.

L'accès à un travail de qualité reste l'un des plus grands obstacles pour les personnes handicapées dans l'UE. Il est choquant de constater que seuls 47,4 % des jeunes handicapés ont un emploi, ce qui représente un écart stupéfiant de 20 points par rapport à leurs homologues non handicapés. Il ne s'agit pas seulement d'une statistique. C'est la différence entre l'inclusion et l'isolement, entre l'indépendance et la pauvreté.

En fait, plus de 28 % des personnes handicapées sont menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale. Ce n'est pas seulement inacceptable, c'est évitable. L'emploi, c'est plus qu'un salaire. C'est la dignité, l'autonomie et la capacité d'appartenir pleinement à la société.

Et pourtant, les défis ne s'arrêtent pas là. Les soins de santé restent hors de portée pour de nombreuses personnes. Les possibilités d'accéder à l'enseignement supérieur et à la formation professionnelle sont encore rares. Des logements accessibles et abordables font cruellement défaut dans toute l'Union européenne. La législation actuelle sur les transports, bien qu'améliorée, n'est toujours pas à la hauteur, ce qui fait des déplacements un combat de tous les instants.

Pour les femmes handicapées, ces défis sont encore plus importants. Elles sont confrontées à de multiples discriminations : taux de chômage plus élevé, salaires plus bas, taux de violence alarmants et difficultés supplémentaires pour accéder aux soins de santé.

L'Union européenne - et chacun d'entre nous - doit faire plus, et mieux ! La voie à suivre exige des mesures audacieuses et concrètes. Il est urgent de combler le fossé de l'emploi en facilitant l'accès à l'emploi grâce à des programmes de soutien ciblés, y compris des formations sur mesure, et en imposant des aménagements raisonnables sur le lieu de travail. Les personnes handicapées doivent se voir garantir l'accès aux soins de santé, à l'éducation et au logement grâce à des lois actualisées et à un financement adéquat des services inclusifs qui répondent aux besoins réels. Les politiques de transport doivent être révisées de toute urgence afin d'éliminer les derniers obstacles et de garantir une véritable mobilité pour tous. Il s'agit là des piliers de la pleine intégration et de la véritable indépendance.

En outre, la réduction du risque de pauvreté passe par des systèmes de protection sociale inclusifs et adaptés aux besoins des personnes handicapées. Il faut également s'attaquer de front à la discrimination fondée sur le sexe en consacrant des ressources à la protection et à l'autonomisation des femmes handicapées.

L'inclusion est une question d'équité et non de charité. Le Groupe du PPE s'engage à traduire ces objectifs en actions par des politiques concrètes et une volonté politique forte.

C'est maintenant qu'il faut agir. Pour la dignité. Pour l'égalité. Pour un avenir où personne n'est laissé de côté. Parce que l'appartenance n'est pas un privilège - c'est un droit.