Défendre ceux qui nous protègent

11.09.2025

Défendre ceux qui nous protègent

Des policiers en uniforme patrouillent à pied et assurent la sécurité dans les rues de Paris, en France.

Peu de métiers ont un rôle aussi déterminant que celui de policier. Partout en Europe, ils assurent notre sécurité, parfois au péril de leur vie, et sont souvent les premiers appelés en cas de crise. Leurs voix ne sont toutefois pas assez entendues. C’est pourquoi, au PPE, nous avons décidé de leur donner la parole et de placer leur action au cœur de nos réflexions. Avec le commissaire aux affaires intérieures Magnus Brunner, nous avons réuni la semaine dernière des représentants des forces de l’ordre nationales, d’Europol et d’autres parties prenantes. Leurs conclusions sont claires : il est fondamental de renforcer la coopération transfrontalière dans la lutte contre la criminalité au sein de l’UE. Un objectif d’autant plus urgent que les défis ne cessent de croître. En effet, selon Eurostat, les crimes enregistrés contre les biens dans l’UE ont augmenté en 2023 : les vols de 4,8 %, les cambriolages de 4,2 % et les braquages de 2,7 % par rapport à l’année précédente. Le nombre d’homicides a quant à lui progressé de 1,5 % en 2023. Pour enrayer cette dynamique néfaste, le PPE propose d’agir sur plusieurs axes.

D’abord, prendre le temps d’écouter et de débattre avec les forces de l’ordre. À l’instar des chefs d’entreprise pour la compétitivité ou l’innovation, qui mieux qu’un policier peut parler de la lutte contre la criminalité ? Cette expertise doit enrichir nos nombreux travaux législatifs à venir, notamment sur Europol, la lutte contre les abus sexuels sur mineurs en ligne ou la directive sur le trafic d’armes à feu. Leur expérience sera notamment précieuse lorsqu’il faudra trouver un équilibre entre les besoins opérationnels des agents et la définition des politiques au niveau européen. Car, même si la sécurité reste une compétence régalienne, l’UE doit absolument travailler à une meilleure coordination.

Ce travail main dans la main, entre élus et acteurs de terrain, est d’autant plus essentiel que les criminels savent très bien exploiter les libertés offertes par l’Europe. Sept des dix réseaux les plus dangereux du continent rassemblent plusieurs nationalités. Pour aider la police à les combattre, nous demandons l’application stricte des lois contre le blanchiment d’argent, afin de retracer les flux financiers illicites et de couper les ressources. Nous appelons également à renforcer les pouvoirs de saisie des avoirs criminels. Les déplacements des membres de gangs doivent être limités, par des interdictions d’entrée et des restrictions pour les citoyens européens condamnés pour des crimes graves. Enfin, un cadre juridique commun est nécessaire pour empêcher toute personne faisant l’objet d’une enquête, ayant des liens avérés avec des réseaux criminels ou considérée comme dangereuse par les forces de l’ordre, de voyager librement, même en l’absence de condamnation.

Il est aussi fondamental d’insister sur le rôle clé que joue la police au quotidien pour assurer notre sécurité et, au-delà, participer à la défense de nos valeurs et de tout ce qui constitue le socle de notre mode de vie européen. Alors que certains groupes politiques, notamment à gauche, ne la considèrent que comme une force répressive, rappelons cette réalité : la police est en première ligne face aux menaces qui pèsent sur nos sociétés et c’est vers elle que nous nous tournons lorsque nous avons besoin d’aide.

Il est aussi fondamental d’insister sur le rôle clé que joue la police au quotidien pour assurer notre sécurité et, au-delà, participer à la défense de nos valeurs et de tout ce qui constitue le socle de notre mode de vie européen.

Ainsi, les forces de police jouent un rôle crucial dans la réponse de l’UE à l’évolution de l’environnement sécuritaire et dans la mise en œuvre de la stratégie européenne de sécurité intérieure (ProtectEU). Elles contribuent aussi à renforcer la préparation et la résilience de l’Union face aux crises, qu’elles soient visibles ou invisibles. Des crises à nos portes, mais aussi en ligne où la menace ne cesse de grandir, avec en particulier le développement de l’intelligence artificielle. C’est pourquoi nous avons besoin d’outils solides pour leur permettre d’anticiper et de contrer les menaces sécuritaires et hybrides, notamment celles de nature transfrontalière ou visant nos infrastructures critiques. Il est également urgent de mettre en place une interopérabilité en temps réel des bases de données européennes, ainsi que des règles claires pour l’accès, le stockage et le traitement des données.

Par ailleurs, alors que la violence augmente en Europe, il serait dramatique de délaisser ceux qui nous protègent. La santé des effectifs doit être une priorité. Exposés aux risques extérieurs, les policiers le sont aussi aux risques intérieurs : burn-out, syndromes post-traumatiques, troubles psychologiques. C’est un véritable enjeu de société. C’est pourquoi le PPE plaide pour que l’UE reconnaisse clairement les policiers, militaires, agents pénitentiaires, douaniers et gardes-frontières comme professions à haut risque. Cette reconnaissance législative renforcerait leur protection sociale et juridique et offrirait un cadre commun pour améliorer leurs droits.

Par ailleurs, alors que la violence augmente en Europe, il serait dramatique de délaisser ceux qui nous protègent. La santé des effectifs doit être une priorité. Exposés aux risques extérieurs, les policiers le sont aussi aux risques intérieurs : burn-out, syndromes post-traumatiques, troubles psychologiques. C’est un véritable enjeu de société.

Tous ces enjeux, nous souhaitons les inscrire en priorité à l’agenda du Parlement européen, que ce soit en session plénière, mais également au sein des commissions parlementaires dont celle des Libertés civiles, où nous travaillons à l’élaboration d’un rapport sur la lutte contre la criminalité organisée et la drogue.

Ce travail d’influence, patient et déterminé, seul le PPE est véritablement en mesure de le mener. Là est d’ailleurs une différence fondamentale avec les autres groupes du Parlement européen. Beaucoup se targuent de reconnaître le rôle essentiel de la police, mais seul le PPE agit concrètement pour la défendre.

Notes aux éditeurs

Avec 188 députés issus de l'ensemble des Etats membres, le Groupe PPE est le groupe politique le plus important du Parlement européen

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