Les leçons tirées en Turquie doivent permettre de mieux prévenir les migrations en provenance d'Afghanistan ou du Belarus.

Les fonds d'urgence externes de l'UE devraient mieux s'attaquer aux causes des flux migratoires, être toujours examinés par le Parlement européen et n'être utilisés qu'en dernier recours. C'est ce que le Groupe PPE demandera lors du débat d'aujourd'hui et du vote de demain sur le rapport d'évaluation des 6 milliards d'euros utilisés pour les réfugiés en Turquie, en Syrie et en Colombie, les fonds fiduciaires de l'UE (EUTF) et la facilité pour les réfugiés en Turquie (FRT).

"Cet argent a permis d'atténuer les effets de la crise des migrants", a déclaré Milan Zver, député européen, négociateur du rapport au sein de la commission des affaires étrangères du Parlement : "Ces instruments ont clairement permis à l'UE de prendre des mesures rapides et efficaces et se sont avérés cruciaux dans la réaction de l'UE à des crises inattendues à l'étranger." Mais il est temps de prendre de nouvelles mesures, a averti M. Zver : "Comme les fonds fiduciaires existants cesseront d'exister à la fin de cette année, nous devons nous concentrer sur les leçons tirées de leur mise en œuvre et les utiliser pour améliorer la nouvelle génération d'instruments financiers extérieurs de l'UE. Si un nouveau fonds fiduciaire est nécessaire, il doit être dûment justifié et le rôle de contrôle du Parlement européen doit être garanti dès le départ".

György Hölvényi, député européen, négociateur du rapport au sein de la commission du développement, souhaite que la flexibilité des fonds d'urgence soit apportée aux nouveaux instruments de développement : "Les Fonds européens d'ajustement à la mondialisation se sont révélés être un outil flexible et utile dans les situations d'urgence. Le Groupe PPE attend de la Commission qu'elle intègre la flexibilité, l'efficacité et les méthodes de travail ciblées de ces fonds dans le nouvel instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale. L'UE doit toujours être prête à répondre à de nouveaux défis. Alors que l'incertitude persiste, nous devons être prêts à réagir rapidement", a ajouté M. Hölvényi. "La future coopération au développement de l'UE doit s'attaquer efficacement aux causes profondes de la migration. Il ne doit jamais y avoir de situation dans laquelle l'UE est incapable d'aider les personnes dans le besoin ou de relever de nouveaux défis majeurs tels que les flux migratoires".

Le nouveau programme "Global Europe", qui est l'instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale de l'UE pour la période budgétaire 2021-2027, dispose d'un budget global de près de 80 milliards d'euros. Le Groupe PPE souhaite l'utiliser notamment pour faire face à de nouvelles crises comme en Afghanistan ou en Biélorussie, où de nouveaux flux migratoires peuvent apparaître.

L'eurodéputé Janusz Lewandowski, négociateur du rapport au sein de la commission des budgets, insiste sur le rôle du Parlement en ce qui concerne les fonds. "L'aide extérieure financée par le budget de l'UE devrait être mise en œuvre de manière cohérente sur la base des règles adoptées par le Parlement et les Etats membres et dans le plein respect des pouvoirs législatifs, budgétaires et de contrôle du Parlement. Les conclusions tirées du fonctionnement actuel des fonds fiduciaires de l'UE devraient permettre une meilleure utilisation des nouveaux instruments de politique étrangère". M. Lewandowski a également souligné : "Le Parlement réaffirme que les solutions juridiques, réglementaires et budgétaires existantes auraient dû être pleinement utilisées avant de créer ou d'étendre les Fonds fiduciaires européens, qui devraient rester un instrument de dernier recours.