Les premières règles mondiales régissant l'intelligence artificielle

Après presque deux ans de négociations, le Parlement européen a adopté cette semaine la toute première proposition de règles harmonisées sur l'intelligence artificielle (IA).

L'eurodéputée irlandaise Deirdre Clune, chef de file pour la rédaction de la loi européenne sur l'IA, s'est félicitée de cet accord politique : "Il s'agit peut-être de l'un des textes législatifs les plus importants, si ce n'est le plus important, émanant du Parlement européen au cours des cinq dernières années. L'IA va fondamentalement modifier la façon dont nous vivons tous.

"Cette technologie influe fortement sur la sécurité mondiale, remodèle la dynamique du pouvoir international et révolutionne le monde du travail.

"J'ai toujours dit que la réglementation de l'IA devait reposer sur une approche fondée sur les risques. Le développement futur de la technologie doit être centré sur l'humain et responsable.

"Nous ne pouvons pas permettre à l'IA de se développer de manière illimitée et sans entrave. C'est pourquoi l'Union européenne s'emploie activement à mettre en place des garde-fous et à fixer des limites.

"L'objectif de la loi sur l'IA est simple : protéger les utilisateurs contre les risques éventuels, promouvoir l'innovation et encourager l'adoption d'une IA sûre et fiable dans l'UE.

"Cela signifie que les entreprises qui développent de grands modèles de langage et de l'IA générative devront suivre de nouvelles règles de transparence en Europe si elles souhaitent continuer à opérer dans les 27 États membres.

Les chatbots et les logiciels d'IA capables de créer des récits et des images manipulés, tels que les "deepfakes", devront clairement indiquer que leur contenu est généré par l'IA.

"La récupération aveugle d'images sur internet pour créer une base de données de reconnaissance faciale sera interdite.

"Les entreprises seront responsables de l'IA qu'elles développent.

"Il est désormais essentiel que les dirigeants européens jouent un rôle beaucoup plus actif dans la promotion des possibilités productives positives de l'IA, en particulier dans les domaines de l'éducation, des soins de santé et de la lutte contre le changement climatique", a conclu l'eurodéputé Clune.