La gauche fait de l'égalité hommes/femmes une question idéologique

Le Parlement européen a rejeté aujourd'hui la proposition de résolution du Parti populaire européen sur l'égalité entre hommes et femmes dans l'UE en 2012. Les députés européens se sont également prononcés contre le projet de résolution de la gauche. Anne Delvaux, rapporteure pour le Groupe PPE et Mariya Gabriel, Coordinatrice PPE sur le sujet, regrettent le manque d'objectivité et de concertation dans l'élaboration de ce rapport annuel.

Anne Delvaux a déploré la ligne idéologique suivie par  la gauche depuis le début des travaux: "Dès le début, la gauche a  centré son rapport sur les effets néfastes des mesures d'austérité et les conséquences de ces dernières sur l'emploi et les services publics, s'éloignant sans arrêt du sujet pourtant fondamental du rapport : l'égalité entre hommes et femmes dans l'Union! À plusieurs reprises, nous avons souhaité recentrer et objectiver le débat".

"C'est la raison principale pour laquelle nous avons décidé de déposer notre propre projet de résolution", a expliqué Mariya Gabriel, coordinatrice PPE au sein de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres du Parlement européen. "Nous souhaitions un texte qui envisage l'égalité entre hommes et femmes sous ses multiples facettes et non uniquement à travers le prisme de la crise économique. Nous mettons l'accent sur la réduction de l'écart salarial, sur la conciliation de la vie professionnelle et familiale, sur la lutte contre la violence faite aux femmes dans un texte équilibré et clair", a-t-elle indiqué.

Pour Anne Delvaux, il était fondamental de proposer une alternative au rejet pur et simple du rapport. "Le PPE est bien sûr engagé et mobilisé pour atteindre l'égalité entre les hommes et les femmes. L'égalité des genres est un combat de tous les jours  qui concerne l'ensemble de la société. Tout simplement parce que ce sont les droits fondamentaux des femmes qui sont en jeu, un tel rapport ne peut souffrir ni de récupération politique, ni de récupération idéologique! Pour Mariya Gabriel, "il faut faire le constat de progrès lents en matière d'égalité hommes-femmes, mais la crise n'est pas la seule cause, loin de là. Et il faut ensuite proposer des solutions".

Les deux députées regrettent que la position du PPE n'ait pas été soutenue et qu'aucune position mesurée n'ait pu être adoptée. "Au final, il est déplorable de constater que sur un débat aussi fondamental, le Parlement européen qui est en général à la pointe de la défense des droits des femmes, n'ait pas pu dépasser des considérations idéologiques et proposer un travail objectif et digne de cette institution, digne de ce qu'attendent non seulement les femmes, mais aussi les hommes".